Vous l’avez peut-être déjà expérimenté : la simple évocation du rejet peut éveiller en nous une émotion violente , un malaise que nous ne nous expliquons pas toujours. Si la blessure de rejet nous touche tant, c'est que de toutes les blessures relationnelles, elle est la plus insupportable et la plus violente. Nous confondons parfois le rejet et l'abandon. Certes, être abandonné implique que l'autre, quel qu'il soit, quitte notre existence, mais ce départ peut-être lié à des causes extérieures. Le rejet lui, est beaucoup plus grave car il fait naître une blessure narcissique qui touche à notre existence même, à notre place. L'autre nous repousse et cela nous fait penser que nous n'avons pas de valeur. Le rejet est toujours une négation de l'être, il remet en cause qui nous sommes.
Qu'est-ce que la blessure de rejet ?
La blessure de rejet est une blessure émotionnelle qui a été popularisée par le livre "Les cinq blessures qui vous empêchent d'être soi-même", écrit par Lise Bourbeau. Selon l'auteure, spécialiste du développement personnel, la blessure de rejet est "relative au sentiment (fondé ou imaginaire) d'avoir été repoussé et non désiré par l'autre". Ce sentiment peut être plus ou moins fort en fonction de son âge, de sa structure de personnalité et du contexte.
Il s'agit souvent d'une blessure refoulée et donc inconsciente qui se réactive dans le présent, en écho avec le passé. La personne qui souffre de cette blessure peut avoir l'impression de vivre des situations de rejet à répétition dans sa vie quotidienne. Et comme de nombreuses blessures émotionnelles, la blessure de rejet est souvent peu identifiée ou sous-estimée par la personne qui en souffre.
La blessure de rejet est souvent en lien avec les stades de développement de l'enfance, parce que c'est à ce moment-là qu'on va acquérir l'estime de soi et qu'on va être baigné dans un environnement social. Concrètement, cette blessure a souvent un lien avec l'angoisse de séparation, quand l'enfant prend conscience que lui et sa mère ne font pas qu'un. Cela peut aussi être lié au vécu de l'adolescence. Autrement dit, on a tous été plus ou moins blessés dans notre enfance, mais certains d'entre nous ont réussi à complètement "effacer" ou refouler cette blessure car elle n'a pas été très impactante, tandis que d'autres ne sont pas parvenus à la cicatriser.
La blessure de rejet est notamment renforcée par :
Le degré de sensibilité : Les personnes hypersensibles sont plus susceptibles de ressentir un sentiment de rejet.
La récurrence du sentiment de rejet, autrement dit, plus l'impression de rejet est répétitive, plus la blessure prédomine.
Une situation de violence, de négligence ou de maltraitance, particulièrement si elle a été vécue pendant l'enfance.
Le degré d'affectivité avec la personne responsable du rejet. "Il est évident que le rejet sera moins bien accepté s'il a été infligé par une personne qui représente une figure d'attachement ou de référence (la mère, le père, un ami très proche...). Un rejet subi par un parent blesse plus qu'un rejet subi par un inconnu dans la rue par exemple.
Quel masque pour la blessure de rejet ?
La personne qui souffre de cette blessure va être dans une peur constante du rejet de l'autre et ce, dans différents contextes de sa vie : avec ses amis, en amour, avec sa famille, dans le domaine professionnel, dans ses loisirs, en société... Le comportement-type d'une personne qui souffre de la blessure de rejet est le suivant :
- Pour se protèger les personnes vont porter "masque du fuyant". La personne préfère fuir ou se désinvestir plutôt que de risquer de subir un rejet et/ou qu'on puisse ne pas l'apprécier, l'aimer dans son ensemble. Et comme elle n'arrive pas à s'investir, à être authentique ou à créer du lien, par peur de l'échec ou du rejet, elle est là sans être là, comme si elle était quasiment transparente.
- A une mauvaise estime d'elle-même avec une remise en cause d'elle même en permanence.
- A le sentiment d'être toujours "attaqué" dans ses gestes ou ses paroles.
- A l'impression d'être facilement déstabilisé lorsque les choses ne vont pas dans son sens, ce qui peut entraîner un trouble d'anxiété généralisé.
- Pense et croit n'être jamais apprécié ou aimé sincèrement.
- Porte des actes d'auto-sabotage, à cause d'une forte anticipation du risque de rejet.
- A une angoisse permanente de l'abandon et peur constante de décevoir et de perdre l'amour de l'autre.
- Est en recherche d'une forme de perfection absolue (chez elle et chez les autres), ce qui alimente sa blessure car en ne réussissant pas à être parfaite, elle a de vraies raisons de penser qu'elle ne vaut pas grand-chose.
- Peut en faire trop, face aux autres, pour correspondre à leurs attentes et ne pas montrer son vrai visage, de peur d'être rejeté.
- En prendre conscience pour lever le mécanisme de défense, de déni et de refoulement de la blessure. Pour cela, il faut en parler et l'hypnothérapie est un bon moyen pour activer cette prise de conscience. L'anamnèse est orientée dans ce sens afin de connaître la vie de la personne par tranche d'âge.
Grâce à l'hypnothérapie nous allons faire un travail d'introspection afin de comprendre l'origine de cette blessure, en accueillant toutes les émotions.
Il est intéressant parallèlement de procéder à un travail d'écriture sur son histoire de vie (son enfance, son rapport à la famille, au sexe opposé...) et essayer de créer des liens entre sa blessure et les événements ou les relations vécus pour identifier les types de blessures, les causes, les contextes, les auteurs, les victimes...Même si le travail en hypnose va grandement faciliter le souvenir de ces scènes.